État des lieux du marché du gaz professionnel

Depuis 2007 et la libéralisation du marché du gaz naturel, sous la férule de l’Union européenne, de nombreux opérateurs privés se sont imposés sur la scène française, proposant des tarifs alternatifs à ceux, réglementés, pratiqués par les fournisseurs historiques. Dix ans plus tard, comment se porte ce marché du gaz professionnel ? État des lieux.

Comprendre la mécanique tarifaire du gaz naturel

Gaz naturel particulier et gaz professionnel sont logés à la même enseigne : les tarifs évoluent en fonction de nombreux facteurs que les opérateurs ne maîtrisent pas toujours. Ces facteurs peuvent être endogènes ou exogènes, c’est-à-dire qu’ils peuvent avoir pour origine le fonctionnement interne du fournisseur ou des événements indépendants de sa volonté.

  • Facteurs endogènes: le prix du gaz est dicté par l’ensemble de la chaîne, à savoir les coûts de la molécule à l’achat, de l’acheminement du gaz naturel depuis le pays producteur, de son stockage et de sa commercialisation.
  • Facteurs exogènes:

Nationaux: au-delà des températures, qui ont un effet sur la consommation en gaz, ce sont surtout les évolutions macro-économiques qui impactent les prix. Par exemple, une baisse de la croissance nationale entraîne un recul de la production industrielle, qui lui-même a pour conséquence une réduction de la demande globale de gaz professionnel, donc une dépréciation des prix (et vive versa).

Internationaux : la situation géopolitique mondiale joue un rôle crucial dans l’évolution des tarifs. Il suffit qu’un pays producteur devienne instable pour que la disponibilité de la ressource soit remise en cause, ce qui influe à la hausse sur les tarifs. Le prix du pétrole a également une forte influence, le prix du gaz naturel étant historiquement annexé sur celui de l’or noir.

En France, en 2017, on prévoit une hausse des prix du gaz naturel de + 5,3 %. Cette augmentation sera due conjointement à des facteurs internes (augmentation des coûts de transport et de distribution) et aux effets de la situation internationale (incertitudes sur l’avenir de l’Europe suite au Brexit, jeu politique complexe de la Russie, etc.).

Des offres spécifiques en matière de gaz professionnel

Sur ce marché complexe (d’autant plus depuis sa libéralisation), certains opérateurs se sont attachés à répondre spécifiquement aux besoins des entreprises et des collectivités via des services de fourniture de gaz naturel professionnel, à l’instar de Gazprom Energy qui s’est spécialisé dans ce domaine.

Ces fournisseurs développent généralement des offres adaptées au marché professionnel, que l’on peut classer dans trois catégories :

  • Le gaz professionnel à prix fixe: un contrat à long terme fixant le tarif de la molécule de gaz à l’avance, sans risques de subir la variabilité des prix pendant toutes les années de l’engagement. Quand les facteurs endogènes et/ou exogènes influent sur les prix à la hausse, cette offre permet de se protéger et de maîtriser ses coûts de consommation.
  • Le gaz professionnel à prix indexé: en fonction des facteurs cités plus haut, mais également des variations des indices de référence (prix du baril de pétrole), les tarifs se calquent sur les évolutions des prix du gaz naturel. La non-maîtrise des coûts en est le principal inconvénient, mais pour des industries dont les besoins en énergie sont importants, ce type d’offre permet toutefois de moduler sa consommation.
  • L’offre multi-sites: une entreprise ayant besoin d’alimenter plusieurs sites différents (par exemple une chaîne de restauration) peut faire le choix d’une consommation variable en fonction des locaux et de ses besoins spécifiques, via un prix fixe ou indexé.

Tels sont les types d’offres généralement accessibles sur le marché du gaz professionnel hexagonal.

Les effets de la libéralisation du marché du gaz naturel sur les professionnels

Le 1er juillet 2007, le marché du gaz naturel s’est libéralisé : à partir de cette date, il était permis à des opérateurs alternatifs de proposer des offres de fourniture de gaz (aux particuliers comme aux professionnels) à des tarifs différents de ceux pratiqués par les opérateurs historiques (Engie dans le cas du gaz naturel).

Dix ans après, quels ont été les effets de cette ouverture à la concurrence ? Mitigés, si l’on en croit une étude relayée par Manageo : les opérateurs historiques gardent une certaine mainmise sur le marché. En cause : la difficulté des fournisseurs alternatifs à proposer des prix vraiment attractifs, capables de concurrencer les tarifs réglementés.

Mais ce qui est vrai pour les particuliers ne l’est pas du gaz professionnel. Sur ce segment, on constate que la tendance est inversée : l’ouverture du marché à la concurrence s’avère beaucoup plus avancée dans la catégorie des sites non résidentiels, puisque ceux-ci ont opté, à 88 %, pour des offres de marché, contre 47 % seulement des clients résidentiels (chiffres de la Commission de régulation de l’énergie).

La libéralisation du marché, au moins en ce qui concerne les professionnels, n’a donc rien d’une usine à gaz !

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