Dans le contexte économique et écologique actuel, on entend de plus en plus parler de “finance verte” ou d’initiatives vertes de la part des banques. Qu’est-ce que cela recouvre exactement ? Pour quels impacts ? Décryptage dans cet article.

Qu’est-ce qu’une banque verte ? 

Une banque verte est une banque qui ne se contente pas de faire des profits, mais dont l’activité contribue à la lutte contre le réchauffement climatique de différentes manières. Par exemple, elle peut limiter son empreinte carbone (en utilisant moins de papier ou en diminuant sa consommation énergétique), financer des projets écologiques ou encore sensibiliser ses clients à la cause climatique.

Elles peuvent aussi participer au système de la finance verte en achetant des obligations vertes (green bonds), via l’Investissement Socialement Responsable (ISR) ou encore le livret développement durable et solidaire (LDDS). 

Ainsi les offres des banques en ligne, surtout les néo-banques, se démarquent particulièrement en ce qui concerne leurs initiatives vertes. On pense notamment à Helios, Green-Got ou OnlyOne. La première refuse tout investissement dans des projets polluants et finance donc des projets d’énergies renouvelables et d’entreprises vertes à hauteur de 6 millions d’euros en 2021. Quant à Green Got, elle affirme avoir évité l’émission de 2 500 tonnes de CO2

D’autres banques traditionnelles ont aussi mis en place des initiatives vertes, comme La Banque Postale ou le Crédit Coopératif. Cependant, comment mesurer l’impact réel de ces nouveaux modèles bancaires ?

Initiatives vertes des banques : quel impact sur le climat  ? 

Si les banques semblent tenir leurs engagements en matière écologique par rapport à leurs offres vertes, l’impact de la finance verte au niveau mondial reste assez limité. En effet, il n’y a pas de changement notable dans les émissions de gaz à effet de serre, ni sur l’extinction de la biodiversité. 

Quelques chiffres permettent de mieux se rendre compte du faible poids des initiatives vertes : les investissements dans les énergies renouvelables représentent seulement 150 milliards d’euros, quand la production pétrolière pèse à elle seule 500 milliards. 

Ainsi, les obligations vertes ne représentent que 5 % du volume total d’investissement mondial. Les spécialistes pointent donc une insuffisance au niveau de l’organisation de cette nouvelle finance verte, mais remettent aussi en cause sa crédibilité.

La faiblesse de la finance verte peut s’expliquer par plusieurs facteurs : 

  • Peu d’incitations à agir sur les banques de la part des gouvernements et des institutions internationales ; 
  • Un problème structurel de ce nouveau système, qui n’offre pas encore toutes les possibilités permises par le système classique, comme les crédits pas chers ;
  • Et enfin, l’imprécision des normes et des standards qui permettent de “verdiser” beaucoup de processus sans vraiment de contrôles.

Ainsi, il ne semble pas judicieux d’opposer finance classique et finance durable, mais plutôt d’allier les deux pour se rapprocher d’un modèle le plus viable possible. Pour Reclaim Finance, c’est ainsi vers le modèle d’Helios qu’il faudrait tendre afin de rendre la finance plus verte.

Commentaires

bright star bright star bright star bright star grey star

Pour en savoir plus sur notre politique de contrôle, traitement et publication des avis cliquez ici