Les acteurs du circuit court se multiplient, principalement dans l’alimentation. On parle d’AMAP, de vente directe producteurs, de Ruche qui dit oui !, de marchés de producteurs, de produits locaux, etc. Tous font partie de la même appellation : “circuits courts alimentaires de proximité”. Ainsi, toutes ces démarches ont pour but de rapprocher le consommateur du producteur et du lieu de production. Les circuits courts sont définis par une vente directe ou par un intermédiaire maximum, tandis que les circuits de proximité sont caractérisés par une distance géographique raisonnable entre le lieu de consommation et le lieu de production. Cette distance peut aller de 30 à 100 kilomètres en fonction des produits et des lieux d’achat.

Quels impacts environnementaux ?

Pour la plupart des consommateurs, acheter des produits locaux en vente directe est souvent synonyme de respect de l’environnement. Or, tout n’est pas aussi simple. En effet, le mode de production et de distribution ainsi que la saisonnalité sont des éléments déterminants dans le bilan environnemental des produits achetés.

Le saviez-vous ?

“Produit local” ne veut pas forcément dire qu’il est respectueux de l’environnement et durable.

3 critères à surveiller

  1. La saisonnalité est un aspect crucial. En effet, une salade produite en Bretagne en hiver et sous serre émettra plus de CO₂ qu’une salade produite en Espagne à l’air libre. La salade bretonne sera beaucoup plus gourmande en énergie que la salade importée d’Espagne. Par conséquent, si l’on souhaite consommer des produits locaux, il est important de les choisir de saison. Il est aujourd’hui facile de savoir lesquels on peut consommer en cherchant sur internet ou via plusieurs applications.
  2. Le mode de production et les pratiques agricoles durables doivent aussi être privilégiés. D’ailleurs, le taux d’exploitation en agriculture biologique est plus élevé dans la vente en circuits courts (10 %) que dans la vente en circuit long (2 %).
  3. Il faut également être vigilant sur toute la partie logistique. En effet, si elle est peu efficace, elle sera défavorable aux circuits courts. Même si l’on constate un manque d’études sur le sujet, celles menées jusqu’à présent semblent conclure que certaines filières internationales peuvent consommer moins d’énergie que des circuits courts, malgré de plus longues distances entre le producteur et le consommateur. Le manque d’efficacité énergétique des circuits courts peut s’expliquer par les déplacements multiples effectués pour des quantités de produits plus réduites. En effet, la consommation énergétique et l’émission de gaz à effet de serre liés au transport ne sont pas forcément plus faibles une fois ramenés au kilogramme de produit transporté. Par exemple, c’est le cas des livraisons de paniers à domicile, des déplacements sur les marchés, des déplacements à la ferme, etc.

Il convient donc de bien optimiser le mode de distribution afin que le circuit court soit plus performant que le circuit long d’un point de vue énergétique. L’idéal serait, dans la mesure du possible, de regrouper les points de distribution et ainsi proposer une offre large dans un seul et même endroit. Cependant, si le système des circuits courts n’est pas tout à fait équilibré pour le moment, il convient de le soutenir afin d’atteindre l’équilibre espéré.

Des aspects non-négligeables

La consommation d’énergie finale n’est pas le seul critère à prendre en compte. Le mode de production est également un élément non-négligeable. Par exemple, il est essentiel de connaître la quantité d’intrants ou de pollution émise. N’oublions pas non plus que les circuits courts présentent de réels avantages pour les agriculteurs. En effet, la réduction du nombre d’intermédiaires leur permet de toucher une marge plus importante sur les produits vendus mais aussi d’obtenir le paiement immédiatement. Autant de raisons qui peuvent pousser les agriculteurs à se tourner vers les circuits courts et ainsi faire évoluer la filière. Son développement pourrait permettre aux chaînes d’approvisionnement d’être plus compétitives sur le plan énergétique.

De même, les emballages sont un aspect primordial. Dans les circuits de proximité, les emballages sont réduits et souvent réemployés. Par ailleurs, le recours à la consigne est très courant et un gaspillage important est aussi évité grâce à la valorisation des produits présentant des défauts esthétiques.

Les circuits courts permettent une réduction des dépenses énergétiques au niveau de la conservation des produits puisque le délai entre la production et l’achat est réduit. Ainsi, le recours au stockage au froid, très énergivore, est limité.

Le saviez-vous ?

Le froid industriel représente 15 % de la consommation en électricité dans le monde.

On peut en conclure que du fait de la grande diversité de circuits courts de proximité, on ne peut pas affirmer qu’ils ont une meilleure efficacité énergétique que les circuits longs. Cependant, ils offrent de nombreux avantages pour toutes les parties prenantes de la filière. Il convient donc de soutenir ces initiatives afin de les optimiser et d’atteindre un équilibre durable.

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