La nécessité du recyclage

En plein développement depuis quelques années, le marché des panneaux photovoltaïques ne cesse d’évoluer. En effet, ses prix ont considérablement diminué ces dernières années, tandis que ses performances énergétiques ont progressé. Un autre paramètre a évolué positivement : sa durée de vie. Les panneaux photovoltaïques ont une durée de vie estimée  entre 25 et 30 ans. De quoi rentabiliser son investissement avant de voir la performance de son installation faiblir.

Les énergies renouvelables font souvent face à la même critique : le matériel n’est pas recyclable. Désormais, il s’agit d’une idée reçue pour le photovoltaïque ! L’incertitude qui régnait quant à la fin de vie de ce type d’installation, est en train d’être levée grâce au travail de recherche réalisé en matière de recyclage. Ainsi, le groupe français Veolia a récemment ouvert une unité de recyclage de panneaux solaires à Rousset dans les Bouches-du-Rhône. Cette unité, installée dans l’une des cinq usines françaises de traitement des déchets électriques et électroniques du groupe, sera exclusivement consacrée au traitement de ces déchets. Une première !

L’apparition de centres de recyclage pour les panneaux photovoltaïques apparaît comme une nécessité. En effet, d’ici 5 à 10 ans un pic de ce type de déchets est prévu. Jusqu’à il y a peu, aucun processus de recyclage n’était entièrement dédié à cette opération. En France, les déchets sont jusqu’à présent collectés par l’organisme PV-Cycle qui a obtenu une agrégation de l’Etat en 2014. Auparavant, ils étaient envoyés en Belgique chez un verrier. Si aujourd’hui, l’organisme arrive à répondre à la demande de traitement des déchets car ils sont encore peu nombreux, il ne sera plus capable de le faire dans les années à venir avec la hausse de la quantité de déchets.

Le saviez-vous ?

Le centre de recyclage photovoltaïque Veolia devrait être en mesure de recycler 1 400 tonnes de déchets en 2018 et jusqu’à 4 000 en 2021.

Veolia a bénéficié d’un appel d’offre lancé par PV Cycle, lui permettant ainsi de traiter ce type de déchets pendant 4 ans. L’investissement du groupe devrait être remboursé en moins d’un an. Il profitera également des années à venir pour continuer la recherche et optimiser davantage le processus. Il travaille notamment avec Saint-Gobain pour l’amélioration de la pureté du verre recyclé afin de le réutiliser dans la production de panneaux photovoltaïques.

Les matériaux recyclables des panneaux solaires

Un panneau photovoltaïque se compose de plusieurs cellules reliées les unes aux autres en série. Elles sont constituées d’un matériau semi-conducteur qui est dans la majeure partie des cas du silicium. Ces cellules sont les éléments qui permettent de produire l’électricité. Elles sont très souvent dopées de charges positives ou négatives. Cette partie du panneau est très fragile car elle ne fait pas plus d’un millimètre. C’est pourquoi, elle est protégée par une couche de verre qui rend le panneau résistant aux chocs et aux intempéries. Le verre doit aussi laisser passer un maximum de lumière et résister aux rayonnements du soleil sur le long terme. La vitre fait en général 2 à 4 mm d’épaisseur. A l’arrière du panneau se trouve un isolant en plastique, très souvent c’est du polymère qui est utilisé. Enfin, un cadre métallique en aluminium constitue la structure finale permettant de fixer le panneau.

Si Veolia a investi 1 million d’euros dans la création d’une ligne de recyclage dédiée au photovoltaïque, c’est parce qu’elle permettra de recycler tous les panneaux solaires à base de silicium cristallin, soit 90 % du parc solaire français.

Tout d’abord, l’aluminium composant le cadre est un des métaux les plus rentables sur le marché des matières premières recyclées et il constitue en général 10 % du poids des panneaux. Ensuite, le cuivre présent dans le câblage et le boîtier électrique est envoyé sur d’autres lignes de recyclage Veolia pour être valorisé. Où est donc l’innovation ? C’est une machine qui est au coeur du processus. Créée par l’entreprise italienne La Mia Energia pour Veolia, elle permet de couper le panneau en plaquettes puis de procéder à une série d’opérations mécaniques (broyages et fluidifications) pour séparer les matériaux. Le but étant de récupérer du silicium pur à 70 %, du verre, du plastique et des métaux.

Le saviez-vous ?

92 % des panneaux sont transformés en matières premières recyclées et 3 % sont destinés à alimenter les cimenteries en énergie (du plastique). Seulement 5 % sont donc perdus.

Le nouveau site de recyclage de panneaux solaires est donc une véritable avancée pour le domaine du photovoltaïque. Cette innovation permet de dépasser ce qui était jusqu’à présent un obstacle pour cette énergie renouvelable. Veolia espère ainsi devenir leader en France puis à l’international par la suite afin de bénéficier du pic de la demande de recyclage prévu dans les années à venir.

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