Des aides pour alléger les coûts
En France, des installations de
géothermie (profonde ou de surface), couplées à des
pompes à chaleur, existent depuis plusieurs années pour alimenter des sites industriels, des établissements de santé, voire des maisons individuelles. Toutefois, elle est encore peu utilisée pour alimenter des
bâtiments collectifs (immeubles de bureaux, copropriétés, HLM, etc), contrairement aux pays scandinaves ou à la Suisse.
Selon Emmanuel Croc, président de Ocea une entreprise spécialisée dans la performance immobilière et
environnementale (voir encadré), les freins inhérents à la géothermie sont plus importants chez les propriétaires de bâtiments d'habitat collectif, en particulier les copropriétés.
« Pour ces acteurs, le principal frein est économique »
, assure-t-il, « même si un projet géothermique est intéressant, dans le sens où il s'inscrit dans le long terme (les garanties constructeurs s'étalent sur 50 ans, notamment au niveau des forages, ndlr), il coûte beaucoup plus cher que le remplacement d'une chaudière gaz (dont la durée de vie n'excède pas 20 ans, ndlr). Il faut, en moyenne, compter un investissement de 20 000 € pour l'installation d'une chaudière. C'est parfois cinq fois plus pour un projet de géothermie, même après déduction des aides. »
À ce titre, la filière se développe aujourd'hui
grâce aux subventions, en particulier dans le cadre du Fonds chaleur, mis en œuvre par l'Ademe, de dispositifs tels que
MaPrimeRénov' Copropriété, géré par l'Anah et des aides régionales.
« Cela représente entre 30 et 60 % de l'investissement, mais le reste à charge reste difficile à financer, surtout pour les copropriétés.»
affirme Emmanuel Croc. Les entreprises, elles, peuvent envisager une mutualisation afin de réduire leur investissement. Reste que ce type d'initiative est difficile à mettre œuvre et il est impossible en copropriété.
Pour répondre à cette problématique, les propriétaires de bâtiments collectifs ont la possibilité de
bénéficier de solutions de financement : prêt à taux zéro, prêt vert, etc. De son côté, le groupe Ocea propose à ses clients un financement du reste à charge avec un amortissement sur 15 à 20 ans, ce qui leur permet de négocier des mensualités acceptables, mais ceux-ci doivent accepter un contrat long.
« Les copropriétés sont parfois réticentes à l'idée de s'engager sur une telle période, d'autant plus que le processus de décision est long. Il faut beaucoup de pédagogie pour expliquer l'intérêt de la géothermie. Concernant les bailleurs sociaux, la durée de l'engagement est moins problématique, car ces acteurs sont habitués aux projets portant sur de gros travaux. »
Limites géographiques, complexité des travaux et prix du gaz
En outre, le
critère géographique peut bloquer les projets. Par exemple, les bâtiments collectifs sont souvent situés en zone urbaine. Or, la géothermie nécessite
une surface d'environ 400 m2 pour accéder au sol pendant la phase travaux (un parking, un espace vert, etc). Dans les grandes villes, elle est inenvisageable. De même, les zones, dont le sous-sol a subi une pollution antérieure ou dans lequel sont présentes des mines, sont inéligibles à la géothermie (en raison des risques d'effondrement par exemple). Enfin, pour les bâtiments situés dans des zones reliées à un réseau de chaleur, il est
impossible de bénéficier d'une subvention, ce qui rend la géothermique peu intéressante d'un point de vue économique. Par ailleurs, Emmanuel Croc a constaté une appréhension vis-à-vis des travaux, souvent jugés complexes.
Le développement d'un projet de géothermie se fait en effet sur
plusieurs mois (parfois quelques années) et requiert différentes compétences (pour dimensionner l'installation, déposer les dossiers d'aide, trouver le financement, lancer une consultation pour les travaux, sélectionner un exploitant, etc). C'est la raison pour laquelle Ocea propose des
solutions intégrées et clé en main, avec des engagements de performance.
« Le fait de trouver et de regrouper autant de compétences peut être rapidement rédhibitoire. Sans solution clé en main, les clients doivent faire appel à un bureau d'études, une maîtrise d'œuvre et différents corps d'état, ce qui n'est jamais évident, surtout en copropriété. »
Et les copropriétés ?Concernant plus précisément les copropriétés, Emmanuel Croc pointe également le prix du gaz comme frein au développement de la géothermie. Celles-ci étant souvent équipées de chaudière, le prix instantané du gaz est déterminant dans leur prise de décision.
Actuellement, la géothermie est compétitive. Par rapport à une ancienne facture gaz, on peut généralement diviser par 3 ou 4 la facture d’électricité. Si, en revanche, le prix du gaz baisse, la tendance s’inverse, mais uniquement à court terme
.

Emmanuel Croc
En prenant en compte l'amortissement de l'installation, il est ainsi possible de faire
entre 5 et 10 % d'économie. Pourtant, certaines copropriétés tablent toujours sur une baisse du prix du gaz.
« Nous leur expliquons que les marchés sont volatils et les approvisionnements incertains, en raison de la conjoncture internationale, et que prix du gaz finira par monter. Les bailleurs comprennent les enjeux, mais pas les copropriétés.»
Ocea propose aux bâtiments collectifs des solutions basées sur la géothermie de moindre importance, c'est-à-dire avec des forages jusqu’à 200 mètres de profondeur, associés à une ou plusieurs pompes à chaleur. Les études et la réalisation des installations, forages et pompes à
chaleur notamment, sont assurées par un partenaire de l'entreprise, Celsius Energy. Particularité : pour produire de l'eau chaude à environ 50°C, les solutions Ocea ne font pas appel à des forages sur nappes (les zones éligibles et la durée de vie des gisements ne sont pas maitrisables), elles puisent les calories directement dans le sol par le biais de tubes dans lesquels circule de l’eau, les sondes, là où la température est stable (environ 14°C). En outre, les forages sont inclinés avec un angle de 20° maximum. Cela permet de réduire leur emprise au sol à 20 m², emprise qui est d’ailleurs restituée à l’identique après travaux, et à 400 m² en phase travaux.
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