Qui est Ursula von der Leyen ?

Qui est van der LeyenActuelle ministre de la défense, celle qui va succéder à Jean-Claude Juncker a, durant un temps, brigué le poste de chancelière de l’Allemagne. Fille d’Ernst Albrecht, ayant lui-même travaillé à Bruxelles et ayant été vice-président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), c’est tout naturellement que von der Leyen se tourne vers ce même parti dès 2001, après avoir défendu une thèse en 1991 et exercé en tant que docteure.

Von der Leyen se distingue par ses prises de position n’ayant pas toujours fait l’unanimité. Alors qu’elle est ministre fédérale de la famille, elle souhaite promouvoir en 2007, le développement des crèches en déclarant que “l’éducation a trop longtemps été considérée en Allemagne comme une préoccupation réservée aux femmes, donc un thème d’importance secondaire”. Si cette décision a été saluée par certains, les membres les plus conservateurs de son parti n’ont que peu goûté à cette initiative.

Ursula von der Leyen voyait également, en cette proposition, un moyen de dénoncer un modèle patriarcal défendu par ses pairs : “[…] mon parti a préconisé l’idée traditionnelle de la famille, le mari au boulot, la femme au foyer”, regrettait celle qui allait devenir la ministre de la défense six ans ans tard.

Une nomination perçue comme un “pathétique arrangement”

Nomination illégitime van der LeyenEn très bons termes avec Angela Merkel (ce que reprochent les détracteurs de la future présidente de la Commission européenne), et pilier du parti du CDU que la chancelière allemande a dirigé de très nombreuses années, Ursula von der Leyen voit déjà sa légitimité déjà être remise en question en 2017.

En effet, on apprend que certains membres de l’armée font partie de la Wehrmacht, un réseau de soldat néo-nazis. Sa popularité baisse également lorsqu’il est question d’une gestion douteuse du matériel, lequel ayant plusieurs fois été considéré comme obsolète en raison d’investissement insuffisants.

Polyglotte, parlant notamment couramment le français et l’anglais, Ursula von der Leyen a une connaissance non négligeable des dossiers du vieux continent, en vertu de son enfance passée à Bruxelles et du fait que son père ait été commissaire européen.

En politique depuis près de deux décennies, cela ne suffit pourtant pas à convaincre la majorité de ses opposants, mais surtout, les membres de son propre parti, estimant également que la ministre de la défense n’est pas légitime à occuper un poste de présidente de la commission européenne, l’une des principales institutions européennes (étant un organe exécutif de surcroît).

Bien plus qu’une simple désapprobation, les qualificatifs quant à la nomination d’Ursula von der Leyen sont forts. L’ancien ministre des affaires étrangères, Sigmar Gabriel, parle d’un “exemple sans précédent de tricherie politique”, quand d’autres dénoncent une « légitimité démocratique des institutions européennes » remise en cause. En outre, certains politiques allemands entérinent cette illégitimité par le prisme de sa volonté de coopération militaire entre la France et l’Allemagne, laquelle lui a valu le soutien du président Emmanuel Macron.

Le chef de l’État français a d’ailleurs  accusé les tractations des commissaires de l’UE de “[donner] une image de l’Europe qui n’est pas sérieuse”, accordant du crédit aux détracteurs de la future cheffe de la Commission européenne. Von der Leyen doit ainsi sa nomination à la majorité absolue alors que “les sociaux-démocrates du SPD se sont montrés très déçus par cette proposition et les Verts ont aussi critiqué cette décision, selon le quotidien d’outre-Rhin Die Zeit.

En France aussi, cette nomination n’est pas très bien vue : il s’agit “d’un casting médiocre, d’un pathétique arrangement entre Merkel PPE, Macron libéraux et Sanchez socialistes” pour Yannick Jadot, parlementaire français et tête de liste des Verts pour les européennes. Bien que les écologistes ne s’attendaient pas à voir l’un des leurs remporter le vote, ils sont tout de même déçus.

L’élection de von der Leyen enterre donc les espoirs des Verts d’être sur le devant de la scène alors même que l’écologie est un véritable enjeu pour l’Europe. La coalition les Verts/ALE ne sont que quatrième force politique au Parlement, de quoi ralentir la belle dynamique lancée après les bons résultats des élections européennes.

Emmanuel Foulon, expert en communication et stratégie, déclare « [qu’il] faut bien reconnaître que dans la majorité de l’Europe, la plupart des gens ont voté à droite », signe que partis politiques “traditionnels” continuent d’asseoir leur domination sur les autres, et notamment promouvant l’environnement.

À l’heure où les européens affirment leurs préoccupations sur les questions environnementales par le biais de leur vote, on déplorera qu’aucun défenseur des Verts n’a obtenu de poste à la gouvernance du Parlement européen. Un comble, surtout lorsque l’on sait que selon un sondage IPSOS, 80% des personnes sondées avaient pour projet, avant les élections européennes, de voter pour un parti mettant en avant des considérations écologiques.

Ainsi, au delà de la déception de ce choix de présidente pour un grand nombre de députés, c’est aussi l’amertume qui règne sur le banc des Verts qui se sentent une fois de plus lésés par des parties ayant visiblement choisi de ne pas composer avec les acteurs européens de l’écologie.

Le saviez-vous ?

Le président de la Commission européenne est élu pour un mandat de cinq ans, et prend ses fonctions six mois après les élections, à l’issue d’un vote effectué par le Parlement européen.

C’est donc dans une ambiance délétère à Berlin qu’Ursula von der Leyen, première femme à occuper le poste de président de la Commission européenne, prendra ses fonctions dans quelques mois, après une dernière approbation du Parlement européen prévue pour la mi-juillet.

Sources : 

  • http://www.lefigaro.fr/international/top-jobs-de-l-union-europeenne-deux-femmes-pour-sortir-de-l-impasse-20190702
  • https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/sommet-de-l-ue/von-der-leyen-lagarde-sassoli-qui-sont-les-nouveaux-dirigeants-de-l-union-europeenne_3518849.html
  • https://www.rtl.fr/actu/politique/emmanuel-macron-nous-donnons-une-image-de-l-europe-qui-n-est-pas-serieuse-7797962319
  • https://information.tv5monde.com/info/en-europe-un-renouvellement-en-demi-teinte-309542

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