Une transition énergétique en plein boom

Depuis son élection et même avant, Donald Trump ne se cache pas d’être climato-sceptique et un farouche opposant à la transition énergétique. D’ailleurs le 1er juin 2017, il annonçait officiellement que les États-Unis, quittaient les accords de Paris, signé deux ans auparavant par Barack Obama. Cette sortie brutale mais assumée, par le président américain, a choqué l’opinion publique et a inquiété les associations de protection de l’environnement. Mais bientôt 2 ans après l’annonce, qu’en est-il de la transition énergétique aux États-Unis ?

Durant les deux mandats de Barack Obama, des subventions et crédits d’impôts ont été mis en place pour favoriser les énergies renouvelables. Malgré l’avis opposé de Donald Trump, elles ont été maintenues et comme prévu, prendront fin à partir de 2021. Néanmoins, pour le maintien de ces aides, des concessions ont été faites. Les Républicains ont accepté, à condition que les démocrates autorisent l’export de la production de pétrole et gaz américains. Mais face au réel impact positif des aides pour favoriser la transition énergétique américaine, la concession était moindre.

En 2020, les énergies fossiles représentent encore 60% de la production d’électricité du pays. Mais depuis quelques années, la production et consommation de charbon recule considérablement, pour laisser place au gaz de schiste, qui est beaucoup moins chère mais extrêmement controversée.
De plus, grâce aux aides, les investissements dans les énergies renouvelables augmentent tous les ans, environ plus de 20 000 mégawatts de capacité supplémentaire d’électricité verte sur le réseau américain, par an. L’électricité renouvelable aux États-Unis est produite grâce à des installations hydroélectriques, des éoliennes et des panneaux solaires. D’ailleurs en 2020, l’éolien pourrait devenir la 1ère source d’énergie renouvelable du pays, avec environ 7% de la production d’électricité. Pour la 1ère fois, la production d’hydroélectricité serait dépassée. Cela est dû à une perte de croissance liée au manque d’eau dans les barrages. Exemple important de l’essor de l’éolien aux États-Unis, le groupe Engie a signé un contrat avec l’université de Boston pour obtenir l’exclusivité et lui fournir ainsi, pendant 15 ans de l’électricité verte. Mais en échange le groupe s’engage à installer de nouveaux parcs éoliens dans le Dakota du Sud, région fortement dépendante du charbon.
L’énergie solaire, n’est pas en reste non plus, en 2020. On a pu observer une hausse de plus de 13% de sa production malgré des taxes sur les panneaux solaires importés de Chine.

Il y a donc une véritable prise de conscience, qui est reprise par les célèbres entreprises de la Silicon Valley. Par exemple, Google et Apple s’engagent à faire fonctionner leurs serveurs, très friands en énergie, grâce à des énergies issues de sources renouvelables.

Les villes et états prennent eux aussi part dans cette transition. Comme la Californie, état le plus peuplé des États-Unis, qui vise une consommation d’électricité issue à 100% d’énergies renouvelables d’ici 2045. Le Massachusetts souhaite faire de même.
Ces initiatives se ressentent dans les chiffres en 2020 : les énergies vertes représentent 18% de l’électricité produite aux États-Unis, 2 fois qu’il y a 10 ans.

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En une décennie seulement, le charbon est passé de 50% à 30% de la production d’électricité étasunienne et ces chiffres vont encore diminuer dans les années à venir.
La transition énergétique est possible car la géographie du pays y est particulièrement propice De vastes territoires laissent suffisamment de place pour les installations qui bénéficient d’un climat plus que favorable.
De plus, malgré la fin des subventions à partir de 2021, les projets continueront à se développer et cela n’aura pas d’impact négatif car les prix de production de l’énergie durable sont très compétitifs et ne cessent de diminuer. Par exemple, les modules photovoltaïques valent moins de 30 cents par watt, un dixième du prix comparé au prix de 2009.

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Vers l’indépendance énergétique

Un autre révolution est actuellement en marche aux États-Unis, il s’agit de la révolution du gaz de schiste.

Le gaz de schiste c’est quoi ?

C’est un gaz dit naturel, que l’on retrouve dans des roches marneuses ou argileuses, qui sont donc riches en matières organiques, notamment en schiste.

Pour la 1ère fois depuis 1950, les États-Unis vont devenir exportateurs nets d’énergie en 2020 et donc par la même occasion devenir indépendant énergétiquement. Information partagée par la très sérieuse Energy Information Administration.

D’ailleurs, si les États-Unis gagnent leur indépendance énergétique, ils deviennent par la même occasion, d’importants exportateurs d’énergie. Par exemple, la consommation de pétrole aux États-Unis recule, mais à côté la production bat des records. En 2020, 11.8 millions de barils de pétrole étaient produits par jour. Soit, 2.2 millions de plus en seulement un an (+20%).
Selon des études la production de pétrole américain sera plus importante, que celle de la Russie et de l’Arabie Saoudite réunies, d’ici 2025.

De plus, le pays investit massivement dans des gazoducs pour pouvoir ensuite exporter vers le Mexique et le Canada. Des projets d’usines de liquéfaction, pour exporter du GNL (gaz naturel liquéfié), voient également le jour et pour pouvoir exporter vers l’Europe ou l’Asie.

Néanmoins, même si le pays affirme son indépendance énergétique à venir, il reste aujourd’hui dépendant de l’étranger pour pouvoir s’approvisionner en énergie, principalement pour le gaz. Ses 5 principaux fournisseurs sont le Canada, l’Arabie Saoudite, le Mexique, le Venezuela et l’Irak. La dépendance diminue peu à peu et vise à disparaître très prochainement.

Malgré la forte consommation d’électricité, environ 12 825 kWh par habitant en 2020, la transition énergétique semble bien partie aux États-Unis, avec des investissements qui fusent. Cela porte ses fruits, avec l’annonce de l’indépendance énergétique pour 2020.

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