Le Plan Mobilité Electrique d’EDF

Malgré leur étiquette de “mauvais fournisseur d’énergie verte” attribuée par Greenpeace début octobre 2018, le géant de l’énergie fait parler de lui pour ses engagements futurs. Loin d’être le seul à avoir été pointé du doigt – Total et Engie accompagnent EDF dans la catégorie mauvais élèves – le fournisseur historique ne baisse pas les bras, et a dévoilé une initiative audacieuse nommée le Plan Mobilité Electrique afin de surfer sur la vague de la transition énergétique.

Le 10 octobre 2018, le groupe EDF (dont 58 % des droits sont détenus par le gouvernement français) a déclaré vouloir devenir l’entreprise énergétique leader de la mobilité électrique en France, Royaume-Uni, Italie et Belgique, et ce d’ici 2022.

Globalement, le Plan Mobilité Electrique met en place trois objectifs en parallèle avec la création de nouveaux partenariats dans les quatre pays européens mentionnés.

Si vous souhaitez des informations complémentaires concernant le Plan Mobilité Électrique proposé par EDF, vous pouvez contacter leur service client au 09 69 32 15 15.

EDF, futur leader de la fourniture électrique des véhicules ?

Premièrement, devenir le premier fournisseur d’énergie pour les véhicules électriques d’ici 2022. Ce qui implique fournir en électricité 600.000 véhicules électriques et obtenir 30 % des parts de marché en France, Royaume-Uni, Italie et Belgique.

D’après leur communiqué de presse, le groupe EDF proposera à partir de 2019 à chacun de ces marchés une variété d’offres incluant de l’électricité à faible intensité carbonique, un moyen de recharger son véhicule via une place de parking pour tous les utilisateurs de véhicules électriques et des services destinés à optimiser le chargement et l’utilisation de la batterie du véhicule.

L’expansion des bornes de chargement

Ensuite, EDF vise à devenir le plus important opérateur de réseau public et privé pour le rechargement des véhicules électriques. Via son entreprise subsidiaire, Sodetrel, le fournisseur d’énergie prévoit l’installation de 75.000 bornes de chargement tout en proposant à ses clients européens l’accès à près de 250.000 points de charge dans les quatre pays mentionnés d’ici 2022.

Ces mesures viseront à aider les propriétaires de véhicules électriques qui ne possèdent pas de parking ou de garage aménagé pour le rechargement de leur batterie.

bornes chargement véhicule électrique

L’adoption des nouvelles technologies

Enfin, devenir le leader européen du “smart charging”. Comprenez par là qu’EDF vise à installer 4.000 points de chargement dits intelligents : il s’agit des bornes bi-directionnelles qui prennent en compte le prix de l’électricité au TRV (Tarif Réglementé en Vigueur).

De cette façon, un utilisateur de véhicule électrique pourra se rendre compte du meilleur moment pour charger sa voiture en étant au courant des fluctuations des prix de l’électricité.

Pour en savoir plus sur le Plan Mobilité Electrique d’EDF, consultez leur site en cliquant ici.

De nouveaux partenariats pour une place de leader

Quant aux nouveaux partenariats évoqués, ils s’inscrivent dans la volonté d’EDF de changer son étiquette d’entreprise pas assez verte qui lui colle à la peau, tout en continuant sa politique expansionniste en Europe.

Le “vehicle to grid” pour un stockage économe

L’accord signé entre EDF et NUVVE Technology, une start-up californienne basée à San Diego, est probablement le plus important.

Cette jeune entreprise a développé un logiciel de “vehicle to grid” (du véhicule vers le réseau) permettant de réinjecter l’électricité que contiennent les batteries des voitures électriques dans le réseau lorsque ledit véhicule est stationné. L’utilité de ce procédé réside dans le fait que l’énergie n’est pas gâchée, puisqu’elle va être utilisée lors des périodes de pointes du réseau au lieu de rester stockée dans une batterie non utilisée à ce moment là.

Recharger ses véhicules électriques autrement

Pendant ce temps, Citelium, filiale d’EDF, a conclu un partenariat avec la start-up allemande Ubitricity, qui propose une solution pour convertir les lampadaires déjà existants en bornes de chargement. Les deux entreprises travailleraient ensemble en tant que partenaires commerciaux et technologique depuis 2014, d’après EDF.

Mais le fournisseur historique n’oublie pas d’où il vient, et a également formé un partenariat avec le constructeur automobile français Renault, dans lequel il développera des offres communes et expérimentera des solutions de mobilité électrique dans les régions isolées comme dans les grandes villes. EDF a également indiqué travailler avec Toyota dans les domaines du “smart charging” (recharge intelligente) et des spécifications des stations de recharge à l’hydrogène.

parking bornes rechargement

Au Royaume-Uni, EDF est aussi partenaire de Nissan International, avec qui il vise à développer des offres communes toujours dans la mobilité électrique et du smart charging, mais aussi dans l’utilisation de batteries de secours, du stockage d’énergie et des sources d’énergies renouvelables.

Enfin, EDF travaillera avec Valeo pour suivre l’évolution des futures technologies de batteries et des solutions de charge, ainsi que le développement des services de mobilité.

Et maintenant ?

Avec le Plan Mobilité Electrique, EDF signe son troisième plan d’action en l’espace de quelques mois. Le géant de l’énergie avait annoncé en mars dernier son intention de devenir un leader du marché du support de stockage en Europe avec le Plan Stockage Electrique. L’objectif est de déployer une capacité de stockage d’environ 10 GW d’ici 2035 et de produire une électricité peu émettrice de carbone pour un investissement de près de 8 milliards d’euros.

En France, EDF a également annoncé en décembre dernier son intention d’installer 30 GW d’énergie solaire entre 2020 et 2035. Ce plan solaire serait aligné sur l’objectif du gouvernement de rééquilibrer l’énergie française grâce à l’expansion des énergies renouvelables dans le pays.

Dans l’ensemble, EDF prévoit d’investir 25 milliards d’euros dans la mise en oeuvre du Plan Solaire.

centrale nucléaire

Quid du nucléaire ?

Plusieurs questions demeurent tout de même : quelle sera le volume de consommation supplémentaire qu’engrangeront ces véhicules électriques ? Puisque les bornes intelligentes de “smart charging” ne permettent pas à ce jour d’aplanir le rechargement des véhicules électriques, les pics de consommation ne sont pas évités, entraînant 1 à 2 GW de puissance nécessaire additionnelle, soit un voire deux réacteurs nucléaires supplémentaires.

Concernant ces dernières, Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, a déclaré vouloir continuer à exploiter les réacteurs du parc nucléaire français, au nombre de 56, pendant encore cinquante ans minimum. Avant d’entamer les fermetures des réacteurs entre 2030 et 2060.

En attendant, EDF veut rendre indispensable son nucléaire pour les véhicules électriques, dont les ventes ne cessent d’augmenter. Le fournisseur d’énergie historique compte bien surfer sur le succès de ces véhicules économes pour justifier l’utilisation de centrales nucléaires, lesquelles offriraient une électricité à même de lutter contre le réchauffement climatique, au même titre que les énergies renouvelables, selon les dires de Jean-Bernard Levy.

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