Funérailles : que dit la loi ?

En matière de funérailles, la législation française est relativement stricte et n’autorise que deux options : l’inhumation du corps ou sa crémation. Ces pratiques sont encadrées par des règles précises qui ne permettent pas à la famille du défunt de disposer du corps comme il le souhaite.

L’inhumation

L’inhumation, qui est la même chose que l’enterrement, consiste à placer le corps du défunt dans une tombe, au sein d’un cimetière. Elle doit obligatoirement avoir lieu entre 24h et six jours après le décès, sauf exception (dans le cas d’un décès à l’étranger, le rapatriement du corps peut prendre plus de six jours).

Pour inhumer un corps, il faut adresser une demande d’inhumation à la mairie de la commune du cimetière choisi. C’est généralement l’entreprise de pompes funèbres qui s’occupe des différentes démarches administratives liées à l’enterrement.

En théorie, il n’est pas autorisé de procéder à une inhumation sur une propriété privée. Cependant, on peut en demander l’autorisation au préfet du département.

L’inhumation est génératrice de nombreux rejets polluants. En effet, afin de conserver le corps avant l’enterrement, des litres de produits sont injectés dans le corps. Au moment de la décomposition, ceux-ci s’infiltrent dans le sol et polluent.

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La crémation

La crémation est un processus qui vise à réduire le corps en cendres en le plaçant dans un four crématoire chauffé à 850°C. Tout comme l’inhumation, elle doit être réalisée au plus tard six jours après le décès, dans une structure spécialisée appelée crématorium.

Une fois la crémation terminée, le corps est devenu un amas de cendres. Le devenir des cendres va dépendre de la décision de la famille du défunt, sauf si ce dernier a précisé sa volonté avant sa mort. Ainsi, les cendres peuvent être gardées dans un cimetière, dispersées dans la nature ou mises en urne et inhumées sur une propriété privée.

Moins polluante que l’inhumation, la crémation n’est pourtant pas très écologique. Ce processus qui dure 1h30 nécessite 42m³ de gaz naturel, ce qui provoque d’importants rejets de CO2. Les produits injectés pour la conservation du corps rejettent également des gaz polluants.

enterrement écologique L’enterrement vert, la nouvelle tendance

Pour adopter jusqu’au bout le mode de vie écologique, beaucoup souhaitent se tourner vers “l’enterrement vert”. Il s’agit d’un enterrement classique, mais qui utilise des matériaux bio-dégradables pour réduire son empreinte écologique, même dans la mort.

Le cercueil écologique

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les cercueils classiques ne sont pas forcément respectueux de l’environnement. En effet, leur bois est souvent issu de l’exploitation intensive des forêts et subit des traitements à base de produits chimiques.

Pour vos funérailles, vous pouvez opter pour un cercueil en carton, en bambou ou encore en papier mâché. L’objectif est qu’il se dégrade naturellement au fil du temps, sans polluer les sols et l’eau.

L’urne funéraire bio

Il s’agit d’une urne entièrement biodégradable fabriquée à partir de matériaux naturels comme le sable, le sel ou le carton. La gamme des urnes funéraires écologiques est plutôt large, pour des tarifs allant de 50 à 2000€.

Quel que soit ce que vous comptez faire des cendres du défunt, l’urne funéraire biodégradable est adaptée. Vous pouvez ainsi l’enterrer ou l’immerger, et même faire pousser un arbre à partir des cendres.

Les cimetières écologiques

S’ils ne sont pas encore répandus en France, les cimetières naturels et écologiques sont déjà bien présents au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Les cimetières écologiques se trouvent dans des lieux naturels tels que des forêts ou de vastes prairies et répondent à des règles strictes :

  • Pas de tombe ou de stèle pour indiquer l’emplacement de la sépulture.
  • Le corps ne doit pas avoir subi de thanatopraxie.
  • Les cercueils et urnes funéraires doivent être biodégradables.
  • L’entretien de la végétation se fait sans produits chimiques.

Le premier cimetière naturel de France a été inauguré à Niort en 2014, et la ville de Paris en a récemment acquis un, à Ivry-sur-Seine, en septembre 2019. Grâce au respect des normes environnementales, les cimetières naturels peuvent être reconnus comme réserves naturelles, ce qui permet de protéger la faune et la flore.

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Les alternatives écologiques

Si en France seules la crémation et l’inhumation sont autorisées pour le moment, d’autres options beaucoup plus écologiques se développent progressivement dans le monde.

L’humusation

Le terme “humusation” désigne tout simplement la transformation du corps du défunt en compost, par l’action de micro-organismes. Comme on vous l’explique ici, ce procédé n’est autorisé que dans l’état de Washington, aux Etats-Unis, et est actuellement en débat en Belgique.

L’humusation du corps est un processus en quatre étapes et qui dure environ un an :

  1. Le défunt est enveloppé dans un linceul biodégradable, sans avoir subi d’embaumement.
  2. Il est ensuite déposé à même le sol sur un amas de copeaux de bois puis recouvert par une seconde couche de 2m³ de copeaux humides.
  3. Après trois mois, et sous l’effet d’une chaleur comprise entre 60 et 70°, les chairs et les os se sont détachés les uns des autres et commencent à disparaître.
  4. Au bout d’un an, il n’y a plus aucune trace du corps, grâce à des micro-organismes, des champignons et des vers. On obtient alors environ 1m³ d’humus, qui permet de fertiliser une centaine d’arbres.

Pour le moment, l’humusation est formellement interdite en France. En cause, l’absence de statut juridique concernant les particules issues de ce procédé.

La promession

La promession consiste à dissoudre le corps en le plongeant dans le l’azote liquide à -196°C. Sous l’effet du froid, le corps devient rigide et facilement cassable. Des vibrations sont alors utilisées pour le désagréger.

La poudre obtenue est alors placée dans une urne biodégradable qui peut être enterrée ou incinérée. À ce jour, seuls quelques pays comme la Suède, la Corée du Sud ou encore l’Afrique du Sud ont autorisé la destruction des corps par promession.

La liquéfaction

Appelé aussi aquamation, la liquéfaction du défunt se déroule en immergeant son corps dans une solution alcaline. Une réaction chimique, l’hydrolyse alcaline, va alors réduire l’enveloppe corporelle en une fine poudre blanche.

La liquéfaction funéraire émet environ un tiers de gaz à effet de serre de moins que la crémation. De plus, aucun fluide n’est rejeté dans le sol et tous les éléments métalliques du corps (couronne dentaire, prothèse médicale, pacemaker, etc…) peuvent être récupérés.

L’aquamation est principalement autorisée aux Etats-Unis (dans 14 états), au Canada et en Australie.

Le saviez-vous ?

L’aquamation est un rite funéraire en adéquation avec certaines religions monothéistes comme le bouddhisme ou le christianisme. Elle s’apparente également à certaines pratiques ancestrales des Vikings et des peuples du Pacifique.

La mort est malheureusement une étape à laquelle personne ne peut échapper, mais dont la préparation est souvent négligée de notre vivant. Notre impact écologique est déjà tellement important durant notre vie qu’il apparaît judicieux que notre dernier geste soit en faveur de la planète.

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