EDF se dit optimiste sur la production du nucléaire pour l’hiver 2023. Le fournisseur prévoit que son parc aura une disponibilité de “5 à 10 GW au-dessus de celle de 2022”, car les travaux de réparation des réacteurs avancent plus rapidement que prévu.

C’est l’inquiétude principale pour l’hiver prochain. Les prix de l’électricité pourraient de nouveau augmenter et les ménages invités à faire des économies d’énergie. Et pour cause, EDF ne dispose pas suffisamment de réacteurs nucléaires. Mais ce dernier vient d’annoncer que son parc aura un niveau de disponibilité nettement supérieur à celui de 2022.

Accalmie sur les prix de l’électricité

La crainte d’une reprise de la crise de l’énergie à l’hiver 2023 a gagné de l’ampleur depuis que le fournisseur historique d’électricité a indiqué avoir découvert une fissure dans ses centrales nucléaires de Penly et Cattenom début mars. Depuis, il y a fortes inquiétudes sur la capacité d’EDF à réparer ses réacteurs à temps pour l’hiver.

Emeric de Vignan, le vice-président des marchés électricité chez Kpler se veut rassurant dans Les Echos : “Les gouttes d’eau de bonnes nouvelles arrivent une à une et le marché commence à voir le verre à moitié plein. En temps normal, en cette saison, on devrait avoir des prix plus favorables en France qu’en Allemagne”.

Le plan des travaux d’EDF a été validé à la fin du mois d’avril par l’Autorité de sûreté nucléaire. Suite à cela, il a été confirmé que l’écart des prix des contrats d’électricité entre la France et l’Allemagne s’est fortement réduit. Pour l’année 2024, le prix du contrat français s’élève à environ 175€ par MWh, tandis qu’en Allemagne, il est de 136€.

5 à 10 GW au-dessus de 2022

Régis Clément, directeur adjoint de la production nucléaire chez EDF, cité par Les Echos, a clarifié la situation pour l’hiver 2023 : “Hors fortuit majeur, la disponibilité du parc sera de 5 à 10 GW au-dessus de celle de 2022 au début de l’hiver : on projette une disponibilité de 35 GW en octobre et de 50 GW début janvier”. Pour rappel, la disponibilité était de “35-38 GW avant le 1er décembre” 2022 et de “45 GW début janvier” 2023.

Le programme des travaux de réparation des réacteurs se déroule mieux que prévu : “La semaine passée, on a décidé d’accélérer le retour sur le réseau de six réacteurs compte tenu de notre capacité à optimiser et industrialiser ces chantiers. Cela correspond à trois mois de production d’électricité qui seront rendus au réseau en 2023” se réjouit Régis Clément.

Depuis le début de l’année, 70 % de nos opérations de déchargement de combustible lors des arrêts des réacteurs ont été réalisées dans les temps, même en tenant compte des mouvements sociaux. En 2022, ce jalon n’était respecté que pour 42 % des déchargements. C’est un signal important”. Le directeur adjoint pour la production nucléaire ajoute que “globalement” l’hiver prochain “se profile mieux que l’hiver passé“.

La prudence est de mise

Toutefois, Régis Clément se veut prudent : “notre programme de contrôle peut encore amener son lot de travaux supplémentaires”. En effet, les grèves contre la réforme des retraites ont perturbé considérablement le programme des maintenances, notamment avec l’arrêt provisoire de recrutement de personnel.

Le groupe reste donc vigilant et continue de mener des inspections sur l’ensemble de ses réacteurs. Il n’est pas à l’abri de nouveaux incidents. Pour le moment, EDF maintient son objectif de production annuelle, qui se situe entre 300 et 330 TWh, un niveau qui, toutefois, demeure proche des plus bas jamais enregistrés…

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