Compensation carbone : définitions, conseils et pratiques
Dans un contexte d’accélération de la transition énergétique la réduction des émissions de gaz à effet de serre est devenue impérative. La notion de compensation carbone est ainsi apparue en 1997, en amont du protocole de Kyoto. Fondée sur l’achat de crédits pour soutenir des projets écologiques, cette méthode est aujourd’hui largement reconnue et comprendre son fonctionnement est essentiel pour en saisir les enjeux.
Qu’est ce que la compensation carbone ?
La compensation carbone ou contribution carbone est un mécanisme qui permet de contrebalancer les émissions de dioxyde de carbone (CO₂) et autres gaz à effet de serre (GES) générées par des activités humaines. Ce processus implique généralement l’investissement dans des projets ou des initiatives qui réduisent ou capturent une quantité équivalente de CO₂ ou de GES dans l’atmosphère.
La compensation carbone est fondée sur le déploiement de cinq principaux type de projets : la reforestation, le développement d’énergies renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique des infrastructures, la gestion des déchets et du méthane, et la conservation des écosystèmes qui stockent du carbone.
Deux types d’actions distincts peuvent permettre de mener à bien une compensation carbone :
- Éliminer une partie du CO2 déjà présent dans l’air,
- Empêcher les futures émissions de CO2.
Des certifications assurent que les projets financés par les crédits carbone respectent des normes de qualité précises. Parmi les labels internationaux les plus reconnus, on trouve :
- Verra,
- Gold Standard,
- Climate Action Reserve (CAR),
- American Carbon Registrer.
Les crédit carbones
Pensés dès les années 90, les crédits carbone ont vu le jour dans le cadre du protocole de Kyoto, premier traité international sur le changement climatique. Ce texte a notamment permis d’établir des plafonds d’émissions de gaz à effet de serre pour chaque pays industrialisé, tout en créant un système permettant d’enregistrer, échanger et surveiller les droits d’émission.
Le protocole de Kyoto
Le Protocole de Kyoto est un accord international adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005. Marquant un tournant dans la lutte mondiale contre le changement climatique, il obligeait, Il fixe des objectifs de réduction obligatoires pour les pays industrialisés et introduit des mécanismes de marché, comme les crédits carbone, pour aider ces pays à atteindre leurs cibles sans pénaliser l’économie.
Depuis, toute entité menant un projet qui réduit ou capture les émissions de gaz à effet de serre peut obtenir des « crédits carbone », à condition de remplir certaines conditions. Un crédit carbone permet concrètement d’assurer qu’un projet a réussi à éviter ou à capturer une tonne de dioxyde de carbone équivalent (tCO2e).
Combien coûte un crédit carbone ?
Donner une valeur économique aux gaz à effet de serre (GES) n’est pas chose aisée.
Aujourd’hui, il existe divers mécanismes pour fixer un prix à la tonne d’équivalent CO2, y compris :
- Une taxe carbone appliquée aux émissions,
- L’établissement d’un marché du carbone où les droits à émettre du CO2 peuvent être échangés.
Le prix d’un crédit carbone varie en fonction de plusieurs facteurs liés au projet écologique, tels que sa nature, son emplacement, les coûts de main-d’œuvre, et la dynamique de l’offre et de la demande. Généralement, ce prix se situe entre 50 centimes et 50 euros la tonne d’équivalent CO2.
Le marché carbone
Le marché carbone est un système conçu pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) en attribuant une valeur économique aux émissions de carbone. Il repose principalement sur le principe du “plafonnement et échange” (cap-and-trade) ou sur la taxation du carbone, incitant financièrement les entreprises et les pays à réduire leurs émissions.
En cas de dépassement du quota alloué, sans achat de crédits supplémentaires, les entreprises sous soumises à des pénalités financières et ont l’obligation de compenser l’excès d’émission.
Les projets liés à la compensation carbone
Le dernier rapport du GIEC, publié en mars 2023, résume les connaissances scientifiques sur le changement climatique accumulées de 2015 à 2021. Le rapport estime que le réchauffement de la planète atteindra probablement 1,5 °C au début des années 2030, quel que soit le scénario d’émission considéré. Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C et 2 °C, il existe différents types de projets de compensation.
Selon l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), la compensation carbone volontaire peut cibler trois grands domaines :
- Les projets forestiers (la plantation d’arbres, la gestion durable des forêts et la reforestation, qui contribuent tous à absorber le CO2 de l’atmosphère),
- Le développement des énergies renouvelables(investissement dans des technologies propres comme l’éolien, le solaire, l’hydroélectricité, et le biométhane ),
- La modification des pratiques de consommation énergétique (adoption de comportements énergétiquement plus responsables par les individus et les entreprises).
En intégrant ces axes dans une stratégie de compensation carbone, il est possible de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre tout en favorisant le développement durable.
La compensation carbone est-elle obligatoire ?
La compensation est le plus souvent obligatoire mais il est possible d’agir de son propre chef. On distinguera donc :
- La compensation obligatoire,
- La compensation volontaire.
La compensation obligatoire
La compensation carbone obligatoire impose aux entreprises de secteurs à forte émission, comme l’énergie ou l’aviation, de respecter des plafonds d’émissions. Si elles dépassent ces limites, elles doivent acheter des crédits carbone pour compenser l’excès. Le principe est simple : pour chaque tonne de CO2 émise au-delà du plafond, l’entreprise doit posséder un crédit carbone correspondant à une tonne de CO2 réduite ou absorbée ailleurs, souvent par des projets environnementaux comme la reforestation ou des installations d’énergie renouvelable.
La compensation volontaire
La compensation volontaire ne répond pas à obligations légales : elle est librement entreprise par des individus, des firmes ou des organisations qui choisissent de neutraliser leurs émissions pour des raisons éthiques, mais parfois aussi de greenwashing.
Réduire son empreinte carbone efficacement
Les bonnes pratiques
À défaut de contribuer financièrement aux projets de compensation carbone, vous pouvez d’ores et déjà appliquer certaines pratiques dans votre routine et devenir un acteur de l’énergie :
- Privilégier la mobilité durable (le vélo, la marche ou les transports en commun),
- Réduire la consommation d’énergie (extinction des lumières…)
- Changer d’alimentation (diminution de la consommation de viande, consommation de produits locaux)
- Trier les déchets (recycler et/ou en composter),
- Organiser les voyages (limitez les voyages en avion, qui sont très polluants),
- Préférer les achats responsables (produits éco-conçus, durables et réparables),
- Investir dans les énergies renouvelables (installer des panneaux solaires ou choisir un fournisseur d’énergie qui propose une option verte à l’aide du label VertVolt).
Il existe une multitude de conseils pour réduire votre empreinte carbone. Il est important de sélectionner les pratiques qui vous conviennent le mieux et que vous pouvez maintenir sur le long terme. Ainsi, agir au quotidien est essentiel pour vous assurer un avenir durable.
FAQ
Comment fonctionne la compensation carbone ?
La compensation carbone consiste à financer des projets qui réduisent ou absorbent les émissions de gaz à effet de serre, comme la reforestation ou les énergies renouvelables, pour contrebalancer les émissions produites ailleurs. Cela permet aux entreprises ou aux individus de compenser leur propre empreinte carbone.
Est-ce que la compensation carbone est obligatoire ?
La compensation carbone n'est généralement pas obligatoire, mais elle peut être requise dans certains secteurs par des réglementations spécifiques ou des normes industrielles (l’aviation par exemple). Dans la plupart des cas, elle est volontaire et adoptée par des entreprises souhaitant améliorer leur responsabilité environnementale.
Quel est le prix d'un crédit carbone ?
Le prix d'un crédit carbone peut varier considérablement en fonction du marché et du projet. Les crédits peuvent coûter de quelques dollars/euros à plus de cinquante dollars/euros par tonne de CO2 équivalent, reflétant des facteurs tels que la localisation du projet, le type de technologie utilisée et la certification du crédit.
Mis à jour le 1 Oct, 2024
Cheffe de projet digital
Après des études en marketing digital, Romane a rejoint l'équipe Fournisseur Energie en 2020 pour garantir un contenu toujours plus qualitatifs à nos lecteurs.
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