Se renvoyer la balle

La France, comme une grande partie des pays dits du Nord, est complètement schizophrène ! Elle déploie de l’énergie pour de grands événements et y aborder les problèmes environnementaux, elle organise la COP 21, signe l’Accord de Paris, soutient des initiatives indépendantes mais les budgets régionaux en matière de transition énergétique ne suivent pas. Les initiatives restent majoritairement dans le domaine du privé, les start-ups s’emparent de la transition énergétique et les politiques publiques peinent à légiférer pour imposer un nouveau cadre à la consommation d’énergie.

Le bilan énergétique pour la France publié par le Commissariat général au développement durable présente des données de consommation d’énergie stables pour le secteur industriel et en hausse pour le secteur résidentiel. De 1990 à 2016, la seule baisse observée date de 2008-2009, le lien le plus probable est celui avec la crise économique qui a frappé le pays à ce moment-là, et où croissance et consommation ont ralenti. Si la consommation d’énergie a augmenté, cela ne s’est pas fait de manière linéaire selon les sources d’énergie (nucléaire, gaz, énergies renouvelables…), les énergies renouvelables ont connu une progression intéressante mais trop peu importante pour crier victoire.

Classement décroissant des secteurs par consommation d’électricité en France

  1. Industrie
  2. Résidentiel
  3. Tertiaire
  4. Transport
  5. Agriculture

Les industriels se félicitent d’avoir limité leur utilisation d’une des énergies les plus polluantes : le charbon. La facture énergétique de la France concernant le charbon a effectivement été divisée par 2 entre 2012 et 2016. L’utilisation de cette énergie a atteint le niveau zéro dans le secteur résidentiel.

Les particuliers se félicitent de passer de plus en plus aux énergies renouvelables et ils ont raison, toutes les victoires sont bonnes à prendre. Le mix énergétique français est favorable aux énergies renouvelables et atteint 13,8% pour le secteur résidentiel et tertiaire (contre seulement 5% pour le secteur industriel la même année).

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Sur qui faut-il taper?

L’industrie, le secteur résidentiel, le tertiaire ? Qui est fautif ? Un peu tout le monde, non ? Qui consomme mal, qui consomme trop ? Naturellement, chacun des camps se renvoie la balle et gère difficilement sa propre responsabilité dans la non-avancée de la transition énergétique.

Deux problématiques amènent à se poser de nombreuses questions sur la consommation d’énergie et le type d’énergie consommé.

La population croissante (+2,5% en France entre les recensements de 2010 et 2015) et l’augmentation des équipements gourmands en énergie mène à des besoins en énergie toujours plus importants.

Consommation finale d'électricité en TWh

20122013201420152016
Agriculture89899
Industrie120119117116117
Transport1111111111
Tertiaire148149142146146
Résidentiel155163146152159
Total443450424435442

La consommation résidentielle est en hausse, pour deux facteurs principaux: 

  • hausse de la population
  • hausse de la consommation électrique liée aux équipements

Et l’industrie n’est pas en reste. Elle continue à utiliser (trois fois plus) le charbon comme énergie pour faire fonctionner ses équipements. Si le résidentiel a atteint le niveau zéro, le tertiaire n’y est pas encore tout à fait.

Répartition de la consommation entre l'Industrie et le Résidentiel & Tertiaire

2012201320142015
Industrie2,11,71,81,7
Résidentiel - Tertiaire0,40,40,50,5
Consommation Totale2,52,12,32,2

A l’heure où la transition énergétique doit être au centre de toutes les préoccupations, des programmes politiques et des budgets à toutes les strates de pouvoir de décision, les questions posées sont trop souvent de savoir comment sensibiliser telle ou telle catégorie de la population. Les campagnes de prévention et d’information se multiplient. En grande majorité à l’attention des particuliers (secteur résidentiel dans les chiffres relevés par le Commissariat du Développement Durable).

Il y a 10 ans, la planète chauffait déjà… Les particuliers étaient déjà sollicités pour faire attention à leur consommation: à consommer moins et à consommer mieux.

Et au fur et à mesure des années qui passent, les particuliers sont sans cesse rappelés à l’ordre.

Consommer moins et mieux, c’est le mot d’ordre de la transition énergétique ! Malheureusement ce n’est encore que trop peu efficace et trop peu pris en compte au niveau global.

La prise de conscience n’a pas encore eu lieu malgré les cris du coeur de la planète, les campagnes de communication et les tentatives de légiférer sur le sujet de l’environnement.

Blâmer les particuliers, taper sur les doigts des pollueurs à petit niveau mais permettre aux entreprises d’acheter toujours plus de quotas pour polluer en contrepartie d’un coût financier. Mais quand la planète en aura marre, quand les centrales nucléaires ne pourront plus subvenir à nos besoins, quand les ressources fossiles seront épuisées…  A qui devra-t-on payer notre dette ?

Une vraie injustice peut être ressentie par les particuliers. Quand ces derniers sont priés de faire attention à leur consommation, il faut plus de six ans pour qu’entre en vigueur l’obligation pour les établissements privés d’éteindre leurs lumières la nuit. Une véritable aberration quand chaque watt compte et que des pics de consommation sont atteints été comme hiver, le dernier en date en juillet 2018: 55 000 mégawatts liés notamment à la canicule et la climatisation poussée au maximum –> cercle vicieux: mode ON.

Le jour du dépassement, le point de rupture

A l’heure où les politiques communiquent sur le jour du dépassement (Nicolas Hulot pour la France) et où les études prédisent le pire quant à un point de rupture pour la planète, il est impératif de penser commun quand on pense transition énergétique. Si la communication se concentre sur une consommation responsable, il s’agit aujourd’hui pour tous les secteurs, privé comme public, industrie ou agriculture, tertiaire ou primaire, de penser ensemble l’avenir de la consommation énergétique.

Il est aujourd’hui question de consommer moins (et forcément mieux), le jour du dépassement le rappelle chaque année. C’est une consommation énergétique trop importante à laquelle nous sommes confrontés, engendrée principalement par les pays dits du “Nord”. Il faudrait 2,9 planètes pour subvenir aux besoins de tous si chacun consommait comme un Français.

Des exemples sont à prendre sur des initiatives locales, des initiatives privées : interdire de circuler sur de petites zones pour tel ou tel moyen de transport polluant ou encore légiférer sur l’imposition du développement des énergies renouvelables. La question soulevée est de savoir : si l’Homme n’est pas capable de se raisonner seul alors ne faut-il pas imposer et légiférer pour que les choses changent et avancent ?

Réduisez facilement vos consommations de chauffage sans changer vos radiateurs !

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