La transition écologique est devenue un véritable sujet de société. Mais pour beaucoup, faire attention à l’environnement rime nécessairement avec : contraintes, privations et produits beaucoup plus chers.La transition écologique est le nouveau cheval de bataille des grandes enseignes. Mais dans quel sens vont-elles ? Quelles sont les marques de notre quotidien qui ont décidé de passer au vert ? Plus particulièrement dans l’industrie du textile et de l’agroalimentaire.

Vêtements responsables pour géants de l’industrie textile

Nous portons tous des vêtements, de notre naissance à notre mort. C’est donc naturellement que l’industrie du textile, est la 2ème industrie la plus polluante au monde, après celle du pétrole. Elle représente entre 3 et 10% des émissions mondiales de CO2.

Si la production de nos vêtements pollue énormément, à cause de nombreux produits toxiques qui sont utilisés, notre consommation est également un facteur important de cette pollution. Aujourd’hui, l’industrie du textile fonctionne principalement de façon linéaire. Mon vêtement est produit, ensuite je l’achète, je le porte pendant un certain temps et je m’en sépare en le mettant à la poubelle. Un fléau, quand on sait que ce tissu pourrait être recyclé et servir à nouveau, alors qu’il va être brûlé et donc doublement polluer.

 width=Néanmoins, pour pallier cette triste réalité, certaines marques ou enseignes ont décidé de s’engager en proposant de nouvelles gammes de produits responsables.

Depuis plusieurs années maintenant, le géant du prêt-à-porter suédois, H&M, a décidé de créer une gamme de produit appelée “conscious”. Cette gamme à pour but de proposer des vêtements plus “responsable”, ils sont produits à base de coton bio ou de polyester recyclé et répondent à des normes de responsabilité (par exemple, limiter l’usage des produits chimiques). La marque a également lancé depuis 2013, des récoltes de vêtements dans ses magasins de façon à favoriser le recyclage des vêtements. En 2018, le groupe avait ainsi récupéré 50 000 tonnes de vêtements. De plus, en matière d’éco-responsabilité, les engagements du groupe sont nombreux, par exemple, pour 2020 ils souhaitent 100% de coton éco-responsable et pour 2030, 100% de matériaux éco-responsable. La polémique est régulièrement soulevée, présentant ces opérations comme étant de “communication verte” pour faire oublier le traitement des équipes de production en Asie et au Moyen-Orient. Ces dernières travaillent dans des conditions déplorables et font régulièrement l’objet d’alertes au niveau international.

Mais aujourd’hui, dans l’industrie du textile, le vêtement le plus salissant pour l’environnement, est le jeans. C’est aussi l’habit le plus porté, plus de 2 milliards sont vendus par an, avec près de 100 millions d’exemplaires en France. Face à cela, certaines marques ont décidé de réagir, notamment Levi’s. En 2015, la marque légendaire, sortait une collection de jeans, nommé “Wellthread”, produite de façon plus responsable, ce qui permet en moyenne d’économiser 20% d’eau et 80% des produits toxiques sont également supprimés. La marque G-Star, propose également des jeans responsables. Ils sont produits à partir de coton bio, avec moins d’eau et surtout moins de produits toxiques, environ 80% en moins.

En octobre 2018, les Galeries Lafayette parisiennes, ont lancé un évènement, Go For Good, qui avait pour but de faire la promotion de 500 marques responsables. Guillaume Houzé, directeur de l’image et la communication des galeries, a expliqué la volonté de l’enseigne.

« La mode est devenue l’une des industries les plus polluantes du monde. Cette réalité n’est pas une fatalité. Nous avons pour ambition de devenir une référence mondiale d’un commerce à la française, éthique et responsable »

En plus de ces leaders de la mode, d’autres marques 100% responsables voient le jour, comme, la marque américaine Reformation. Découvrez des collections tendances, avec des vêtements limitant au mieux l’impact sur l’environnement. Au moment de l’achat, vous pourrez même savoir le taux de carbone émis, l’eau consommée, ou encore les déchets produits durant la production.
La fourrure symbole du luxe est depuis plusieurs années controversée par les défenseurs de l’environnement. Les causes : la souffrance animale et les nombreux produits utilisés pour traiter les fourrures. Une jolie marque française, LaSeine&Moi, a trouvé la solution, en proposant des fausses fourrures 100% véganes. En 2016, la marque remporté, le prix de la mode végane, dans la catégorie “Meilleure fausse fourrure”.

De nombreuses actions sont mises en place, dans l’univers du textile pour diminuer l’impact environnemental. L’impact ne se fait pas encore ressentir mais plutôt que de rester les bras croisés, autant commencer à ébranler ce système vieillissant et polluant.

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La révolution du bio et du veggie dans nos rayons

Après le textile, l’agroalimentaire n’est pas en reste non plus. En 2017, le secteur de l’agroalimentaire en France c’était un peu moins de 430 000 emplois et un chiffre d’affaires dépassant les 180 milliards d’euros. Les chiffres sont affolants et le secteur est en pleine mutation. Les consommateurs sont de plus en plus méfiants, face à la provenance de leur aliments, la juste rémunération des producteurs, le gaspillage, la sur-utilisation de plastique. De nombreux facteurs, qui cristallisent le rapport entre grandes surfaces, marques de grande consommation et consommateurs.

Depuis plusieurs années, il y a également un nouveau secteur qui gagne du terrain, il s’agit des produits biologiques et des enseignes spécialisées, qui sont devenus une menace directe pour les supermarchés classiques. La fréquentation des supermarchés classiques a baissé de 4%, tandis que dans les enseignes bio, elle augmente. Depuis toutes les enseignes de grande distribution s’alignent et proposent de plus en plus de produits issus du bio.

En 2016, la chaîne de magasin coopératif Biocoop a vu son chiffre d’affaires croître de 25% et son réseau d’enseignes s’étendre avec 50 nouveaux magasins. De plus, début 2017, les ventes de produits d’origine biologiques ont augmenté de 500 millions d’euros en France.

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Face à cette nouvelle concurrence, les enseignes pionnières de l’alimentaire ont dû trouver une riposte. De nouveaux magasins ont alors vu le jour, dans la capitale et les grandes villes, il s’agit d’enseignes classiques suivi du mot “bio”. Par exemple, Carrefour Bio, Auchan Bio ou Franprix Noé. Ces nouveaux magasins de centre-ville appartiennent donc aux géants de l’industrie alimentaire mais proposent une nouvelle approche. Ce ne sont plus de simples endroits où l’on vient faire ses courses, mais de véritables lieux de vie. On peut y acheter tous les produits bio que l’on souhaite, en vrac ou en sachet, on trouve des fruits et légumes de saison et locaux, on peut également se détendre dans les espaces mis à disposition et même récolter gratuitement des herbes aromatiques ! En somme, un petit coin de paradis pour les amateurs du bio et de la simplicité, où l’on peut tout trouver à seulement quelques mètres de chez soi !

Néanmoins, ces nouvelles enseignes posent quelques questions d’éthiques : opportunisme ou réelle prise de conscience ? Laure Ducos, responsable de l’agriculture pour Greenpeace répond.

« Certaines enseignes font des efforts. Mais, si elles ne proposent que du bio industriel et transformé, des produits d’importation ou tirent les prix vers le bas, gare aux dérives… Le modèle des grands distributeurs n’est pas celui que nous défendons, car leur but reste avant tout le profit, sans véritable projet de société, ni réflexion durable ou écologique. »

Pas facile donc pour ces enseignes de redorer leur blason alors pour pouvoir intégrer pleinement ce nouveau secteur qui rapporte gros, elles ont trouvé une solution : racheter des noms qui existent déjà et qui ne leur sont pas propres. Par exemple, Casino a racheté les magasins Naturalia, point de vente de référence pour les vegans en France. Carrefour lui a obtenu Greenweez, leader des ventes de produits bio en ligne.

Le géant Amazon, qui est au cœur d’un scandale de gaspillage (pas très vert), a lui aussi rejoint le mouvement, en s’offrant la chaîne Whole Food Market, n°1 des supermarchés bio aux Etats-Unis.

Si nos enseignes sont donc en pleine mutation, pour pouvoir répondre amplement à une nouvelle demande. Nos produits du quotidien doivent donc eux aussi changer et c’est ce qui se passe !

Des marques célèbres, que l’on a tous acheté au moins une fois dans sa vie, ont donc elles aussi décidé de surfer sur la vague du bio. Par exemple, le groupe Herta, spécialiste des plats cuisinés, a décidé de créer une gamme de produits végétaux adaptés aux végétariens. Dégustez des Knacki, oui, mais veggie s’il vous plaît ! Ils ne sont pas les seuls à proposer des produits plus responsables et plus écologiques. Fleury Michon, leader de la charcuterie industrielle, propose maintenant des gammes de produits plus sains et plus transparents. Finis les OGM, des animaux nourris sans antibiotiques, moins de sel et moins de produits controversés (nitrite). De plus, la marque aborde un objectif clair pour 2020, zéro antibiotique pour tous ses produits.
Le géant des produits laitiers, Danone, intègre lui aussi la marche, avec de nouveaux objectifs. Pour 2030, de nouvelles gammes de produits plus engagées et surtout la volonté d’un cycle de production totalement neutre en carbone d’ici 2050.

Une révolution des industries semblent donc débuter, mais attention à ne pas tomber dans le greenwashing.

Le greenwashing c’est quoi ?

“Le greenwashing (écoblanchiment) est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique. Le but du greenwashing étant de se donner une image éco-responsable, assez éloignée de la réalité… La pratique du greenwashing est trompeuse et peut-être assimilée à de la publicité mensongère.”

Opter pour des produits d’origine biologique, c’est aussi adopter un mode de vie plus responsable !
Je ne jette pas mes vieux habits, mais je les trie (La fibre du tri) ou je les revends sur les sites spécialisés (Vinted, LeBonCoin), comme ça je gagne de l’argent et je fais un geste pour la planète. De plus, attention à la course aux prix les plus bas, car derrière nos produits du quotidien, il y a des personnes qui travaillent dur (employés d’usine pour nos vêtements ou agriculteurs pour nos aliments) et pour qui les produits responsables assurent une rémunération plus juste.

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