Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)

Depuis plus de 25 ans, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) œuvre pour regrouper, évaluer et synthétiser les connaissances sur l’évolution du climat, ses causes, ses impacts, mais aussi les possibilités d’atténuer l’évolution future et de s’adapter aux changements attendus. Un travail de Titans dont pourrait bien dépendre le futur de l’Humanité. Qui est le GIEC ? Quelles sont ses activités et ses moyens d’action ?

Qu’est-ce que le GIEC ?

Le GIEC a vu le jour en 1988, à la suite d’un accord mutuel entre deux institutions des Nations Unies : l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Le GIEC est une instance neutre, strictement objective, sans parti pris, et qui évalue de façon purement méthodique l’information scientifique, technique et socio-économique disponible en rapport avec la question du changement climatique. Les membres du GIEC (scientifiques indépendants ou organismes) se basent exclusivement sur le travail d’experts et de scientifiques pour synthétisées les informations et ensuite les publier dans des revues spécifiques.

Le saviez-vous ?

Idée reçue n°1 : Le GIEC est un organisme de recherche privé auto-financé. FAUX : Le GIEC  un lieu d’expertise visant à synthétiser les travaux menés dans les laboratoires du monde entier.

Sorte de think tank du climat, le GIEC rassemble les expertises de la communauté scientifique autour de la question de l’évolution du climat et du rôle joué par l’homme. L’objectif pour le GIEC est de rassembler la communauté scientifique afin de mettre à profit les différentes connaissances (et leurs limites) afin de mettre en place des stratégie d’adaptation et encourager les population à réaliser des économies d’énergie.

Concrètement, comment fonctionne le GIEC ?

Le GIEC est divisé en trois groupes de travail, chacun ayant une place et un rôle dédiés. En complément, le groupe d’experts compte une assemblée générale, un bureau et un secrétariat. En France, c’est l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique  (ONERC) qui fait office de “pied-à-terre” pour le GIEC.

Le saviez-vous ?

Idée reçue n°2 : Les décideurs interviennent dans tout le processus d’expertise. FAUX. Les politiques interviennent effectivement dans le processus de synthèse des rapports d’évaluation, mais pas dans le processus d’expertise scientifique qui consiste à rédiger le rapport extensif.

L’assemblée générale

AGElle a lieu une à deux fois par an. Durant ces assemblées où toutes les décisions sont votées au scrutin universelle, chaque membre dispose d’une voix. Le GIEC fonctionne par consensus, en assemblée plénière. Chaque gouvernement dispose d’un point focal national. En France, c’est l’ONERC (Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique) l’organisme chargé de faire la liaison avec le GIEC.

Le bureau du GIEC

Qui est-il ? Organe exécutif du GIEC, le bureau est composé de scientifiques élus par l’assemblée plénière de manière à représenter les différentes disciplines et régions du monde. Les membres du bureau sont élus pour un cycle complet qui dure de cinq à sept ans, ce qui correspond à la durée de l’établissement d’un rapport d’évaluation.

Les groupes de travail du GIEC : 3+1

groupes giecL’expertise scientifique est conduite par trois groupes de travail et une équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre (GES). Ces groupes travaillent séparément mais coordonnent leurs travaux au moment de la rédaction du rapport (qui prend entre 2 et 5 ans).

  • Groupe 1 : sa mission est une mission d’observation : il évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat.
  • Groupe 2 : il se focalise sur les aspect socio-économiques et et naturels du problème. Autrement dit, les conséquences (négatives comme positives) sur les systèmes humains et environnementaux du changement climatique et leur vulnérabilité, ainsi que les éventuels scénarios d’adaptation à ces évolutions
  • Groupe 3 : sa mission est de trouver des solutions.

L’équipe spéciale fait un trouve (non moins primordial) développe et améliore un guide méthodologique pour le suivi des émissions de GES. Un travail de la plus haute importance pour les travaux de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Le secrétariat du GIEC

Le GIEC dispose d’un secrétariat à Genève (Suisse), hébergé par l’OMM (L’Organisation météorologique mondiale).

Le budget du GIEC

budget giecLe budget du GIEC est ouvert à tous les États membres, qui peuvent contribuer volontairement. On l’estime entre 4 et 10 millions d’euros selon l’activité durant un cycle d’évaluation. En France, trois ministères participent au budget du GIEC à hauteur de 200 000 euros :

  • Le Ministère de la Transition écologique et solidaire
  • Le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
  • Le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Depuis 2016, la France finance aussi le fonctionnement de l’unité de support technique du groupe de travail 1. Le GIEC est composé d’une dizaine d’employés permanents. En complément, tous les scientifiques contribuant aux travaux du GIEC ont une mission bénévole et temporaire (environ 4 ou 5 mois d’équivalent temps plein sur deux ans).

Les rapports du GIEC

rapport giecLa principale mission du GIEC consiste à évaluer, sous forme de rapport, l’état des connaissances les plus avancées relatives au changement climatique. Ces rapports sont rédigés dans un ton neutre (« policy relevant, but not policy prescriptive ») et  ne doivent en aucun cas prescrire de choix de nature politique.

Un rapport prend en moyenne entre 2 et 5 ans à mettre en place et rédiger. L’originalité du GIEC est d’associer les politiques au processus d’élaboration des rapports d’évaluation, mais ceux-ci n’interviennent que lors de la phase finale : la rédaction du « résumé pour décideurs ».

Méthodologie des rapports du GIEC

  1. Phase de préparation : les coprésidents coordonnent l’ensemble de la préparation du rapport de leur groupe de travail ;
  2. Phase de répartitionl’auteur coordonnateur principal coordonne les principales sections des rapports ;
  3. Phase rédaction par l’auteur principal
  4. Phase de vérification par l’auteur vérificateur, qui s’assure que le rapport tient compte des différents éléments techniques
  5. Phase de relecture par l’éditeur réviseur

L’organigramme ci-dessous détaille le processus de rédaction d’un rapport du GIEC, étape par étape :

 

Principe de fonctionnement du Giec jusqu’à la publication d’un rapport. © Giec

Principe de fonctionnement du Giec jusqu’à la publication d’un rapport. © Giec

Le 5e rapport du GIEC

En 2014, les trouves groupes de travail du GIEC  ont parachevé le cinquième Rapport d’évaluation, qui se divisé en trois parties :

  • éléments scientifiques,
  • conséquences, adaptation et vulnérabilité,
  • atténuation du changement climatique)

Contrairement à ces prédécesseurs, ce cinquième rapport se focalise davantage sur l’évaluation des aspects socio-économiques liés aux changements climatiques et sur les conséquences sur le plan :

  • du développement durable,
  • des aspects régionaux,
  • de la gestion des risques
  • de l’établissement d’un cadre d’intervention fondé sur des mesures d’adaptation et d’intégration.

Ce rapport n°5 compte plusieurs centaines de pages, mais globalement, ce sont 5 grands chiffres qui se détachent, qui laisse entrevoir un futur plutôt alarmant :

98 cm : le niveau d’élévation des océans en 2100 par rapport à la période 1986-2005.

 

 

4,8°C : l’augmentation que pourraient atteindre les températures moyennes à la surface de la planète à l’horizon 2100 par rapport à la période 1986-2005

 

95 % :  le degré de certitude, qualifié d’« extrêmement probable », que l’« activité humaine est la cause principale du réchauffement observé » depuis le milieu du XXe siècle.

54 % : le taux d’émission annuelle de CO2 d’origine humaine sur la période 2002-2011 (par rapport au niveau de 1990).

 

-70 % : la réduction nécessaire des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à leur niveau de 2010 pour maintenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2 °C.

Le GIEC en chiffres

  • 195 membres, soit la quasi-totalité des pays du monde.
  • 2 500 experts scientifiques et relecteurs originaires de plus de 130 pays mis à contribution par le GIEC.
  • 831 auteurs pour le 5e Rapport d’évaluation choisis parmi 3000 candidats.
  • 8 organes : une assemblée générale, un bureau, un secrétariat, trois groupes de travail, une équipe spéciale sur les inventaires, une équipe responsable de la diffusion des données.
  • 31 membres du bureau, dont 1 président (Inde) et 3 vice-présidents (Soudan, Belgique, République de Corée).
  • 5 millions d’euros environ de budget annuel.
  • 3 principaux thèmes de travail  : éléments scientifiques de l’évolution du climat – impacts, vulnérabilité, adaptation – atténuation.
  • 5 rapports d’évaluation (1990, 1995, 2001, 2007, 2013-2014).
  • 4 profils de référence sur l’évolution du climat pour la période 2006-2300.
  • langues de travail : anglais, arabe, chinois, espagnol, français, russe. Ce sont les langues officielles des Nations unies.

En conclusion 

L’action des institutions luttant contre le réchauffement climatique, comme le GIEC ne peut être qu’informative. Il n’existe pas de solution miracle et estimable. Les scientifiques s’efforcent de créer une prise de conscience collective, seule finalité positive. Chaque action individuelle est importante et cela passe aussi par votre choix de fournisseurs et de contrats d’énergie. Certains proposent des contrats “verts”. Des comparatifs de contrats gaz et d’électricité  sont mis à votre disposition, il ne tient qu’à vous de faire le bon choix.

 

Mis à jour le 24 Avr, 2024

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Jade Nguyen

Rédactrice experte des sujets liés à l'énergie

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