En septembre 2023, la Commission de régulation de l’énergie a révélé le coût de l’électricité produite par les centrales nucléaires EDF. Ce dernier dépasse largement le niveau de la régulation “Arenh”. Le pouvoir exécutif devra se prononcer.
Le voile est levé. Les consommateurs, entreprises comme particuliers, savent à quoi s’attendre quant à l’augmentation des prix de l’électricité. En effet, le coût de l’énergie provenant des centrales nucléaires détenues par le fournisseur EDF s’élève à 60,7€ le MWh sur la période 2026 à 2030, a confirmé la Commission de régulation de l’énergie, le mardi 19 septembre 2023.
Une inflation notable
Cette nouvelle annonce la couleur pour les années à venir. Le prix de l’électricité nucléaire est touché par une inflation considérable. La CRE a donc confirmé que le coût de l’électricité augmenterait. Le niveau annoncé (60,7€ le MWh) est très éloigné du prix de régulation instauré avec le dispositif Arenh de 2011 : 42€ le MWh.
Cette importante inflation va considérablement impacter les fournisseurs alternatifs qu’EDF fournit. Par les jeux du marché, cela finira par impacter les ménages qui verront leur budget d’énergie s’alourdir. En revanche, la CRE note une réduction du prix à 59,1€ le MWh sur la période 2030-2035, puis à 57,3€ entre 2036 et 2040.
C’est un choc pour les consommateurs. En 2020, la CRE avait estimé le coût de l’électricité nucléaire autour de 48€ le MWh. Cependant, la crise énergétique de 2021 liée à la période post-Covid et la guerre en Ukraine ont changé la donne. La question du rôle de l’État se pose alors.
Une régulation étatique attendue
Afin de limiter l’impact que cette inflation aura sur les consommateurs, le président de la République, Emmanuel Macron, s’est engagé à s’accorder sur une nouvelle régulation quant aux prix de l’électricité produite par les centrales nucléaires, lors de son discours à Belfort en février 2020. Il a ajouté également qu’il souhaite avant tout “des prix stables, proches des coûts de production de l’électricité en France
”.
Le Premier ministre et le président sont prêts à mettre en place un prix plafond à ne pas dépasser sur une partie de l’électricité nucléaire EDF qui serait proche des coûts de production. Le but premier n’est pas forcément de réduire l’inflation, mais de la limiter dans le temps, en imposant des plafonds. Ainsi, le prix maximum serait de 70€ le MWh.
Cependant, le problème majeur est la coopération d’EDF, en effet, le groupe n’est pas favorable à cette décision. Le refus d’obtempérer d’EDF est le fait que les revenus seraient plafonnés aux coûts de production. Il ne ferait donc pas de profits. C’est pourquoi EDF tente des négociations bilatérales avec les autres fournisseurs. Néanmoins, le rapport de la CRE risque de bouleverser ces négociations.
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