Après de longs mois de négociations, EDF et l’État se sont enfin accordés sur le prix du nucléaire. Le tarif de référence du mégawattheure d’électricité nucléaire est fixé à 70€. Ce prix permet de couvrir les coûts de production d’EDF, ainsi que d’assurer de la stabilité sur les prix de l’électricité.

Nous avons réussi à trouver un équilibre vital, explique Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, à Paris, lors d’une conférence de presse tenue le 14 novembre.

Cet équilibre repose sur le tarif de l’électricité nucléaire, l’accord a été acté pour 70€/MWh. Ce prix de vente permet de couvrir les coûts complets de production nucléaire EDF et de maintenir une compétitivité et un contrôle des prix de l’électricité. La négociation de prix de l’énergie intervient alors que le dispositif actuel de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) prendra fin en 2025.

Afin d’atteindre ce prix de référence fixé, un mécanisme de remboursement réciproque sera mis en place. Si le prix de l’électricité sur le marché du gros est en dessous de 70€/MWh, l’État s’engage à rembourser la différence à EDF. A contrario, si le prix dépasse le tarif de référence, une taxe sera imposée sur les profits d’EDF. Cela permettra au gouvernement de les redistribuer aux consommateurs impactés par cette hausse. Par ailleurs, si les prix du marché dépassent 110€/MWh, l’État pourra prélever jusqu’à 90% des revenus excédentaires d’EDF.

Une vision encore floue

Une vision de cet accord est encore floue sur plusieurs points, notamment pour les professionnels qui accéderont au prix réel de l’électricité à payer seulement à la fin de l’année. Cela signifie qu’ils ne peuvent pas anticiper leurs dépenses énergétiques, car les remboursements d’EDF ou de l’État sont soumis aux variations des prix du marché de gros. Cela ne peut pas être anticipé à l’avance.

Le tarif de référence dépend également des prix des abonnements EDF pour les professionnels. C’est pourquoi l’État et le fournisseur historique d’électricité ont convenu d’une “clause de revoyure”. Cela permet d’assurer le réajustement du prix du nucléaire en cas de changement de situation.

EDF face à des difficultés

EDF peut rencontrer des difficultés face à ce prix de référence même s’il couvre les coûts de production nucléaire. Le prix souhaité par EDF était aux alentours de 100€ voire 120€/MWh. Cela aurait permis au géant énergétique de financer ses projets. Le fournisseur historique doit financer la construction de 6 EPR avec le plan de relance nucléaire d’Emmanuel Macron, qui devrait coûter une soixantaine de milliards d’euros.

À cela s’ajoute, le prolongement de la durée de vie des réacteurs déjà construits 30 ans auparavant. Pour ce projet, il faut compter plus de 65 milliards d’euros pour moderniser ces réacteurs. D’autres projets secondaires sont à effectuer tels que le financement de l’ensevelissement des déchets nucléaires.

La question de la concurrence équitable se pose, car EDF devra assurer une transparence et une liquidité du marché de l’énergie afin que les autres fournisseurs (Engie, Eni, TotalÉnergies, Octopus Energy…) puissent faire face à cette concurrence.

Les réactions suite à cet accord

Le Comité de liaison des entreprises consommatrices d’électricité (CLEEE) a annoncé que l’accord signé entre EDF et le gouvernement met en danger la stabilité des prix et la protection de l’industrie en France. Le système de remboursement ne sera bénéficiaire que pour le fournisseur historique.

C’est seulement lorsque le prix de l’électricité dépassera le plafond de 110€/MWh que les profits d’EDF seront reversés aux consommateurs. Le CLEEE explique également que ce nouvel accord constitue les bases de la prochaine régulation des prix de l’électricité, car le système Arenh prend fin en 2025. Or, la régulation actuelle profite à la fois aux particuliers et aux professionnels, comme expliqué ici.

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